Mis en avant

Denis Bouanga, la descente aux enfers ?

Homme providentiel de l’AS Saint-Etienne durant la saison 2019/2020, Denis Bouanga connaît cette année une période assez compliquée qui, malheureusement pour lui et son équipe commence à se pérenniser, lui qui n’a plus marqué depuis le 23 décembre contre Monaco. Alors que se passe-t-il pour l’ancien Nîmois, la saison dernière n’était-elle qu’un feu de paille ? C’est ce que nous allons voir.

L’AS Saint-Etienne évolue encore en ligue 1 cette saison, alors même si ses fans peuvent grandement remercier l’interruption brutale du championnat liée à la Covid-19, ils peuvent surtout remercier Denis Bouanga qui a eu une grande importance sur les points engrangés avant cet arrêt précoce. Sur les 28 matchs disputés par les stéphanois lors de l’exercice 2019-2020, le gabonais en avait pris part à 26. Sur cet échantillon de matchs, il était parvenu à inscrire 10 buts, loin devant Romain Hamouma, second, avec 6 buts. Il avait aussi délivré 3 passes décisives.

Alors, est-il possible que l’ancien Nîmois ait simplement surperformé la saison passée ? En s’appuyant sur les données fournies par le site understat.com, cette théorie tombe vite à l’eau. En un peu plus de 2000 minutes lors de l’exercice 2019/2020, le gabonais comptait 9,68 xG (=Expected Goals, correspondant grossièrement aux buts qu’il aurait dû inscrire en fonction de ses occasions) pour 10 buts inscrit, ainsi que 1,84 xA (=même chose, mais pour les passes décisives) pour 3 passes décisives adressées. Mais, en ce qui concerne l’exercice en cours, sur ses 1639 minutes passées sur le terrain, l’ailier stéphanois compte 8,01 xG pour seulement 3 buts marqués, et 1,64 xA pour 3 passes décisives distribuées. Mais derrière ces stats, ce qui inquiète, c’est qu’il n’est pas capable de marquer dans le jeu cette saison :  2 de ses 3 buts inscrit le sont sur penalty. Son dernier but dans le jeu remonte à la deuxième journée de ligue 1 sur la pelouse du stade Vélodrome, le 17 septembre 2020. Donc si la surperformance n’est pas la raison de sa mauvaise saison, cela se joue ailleurs.

Malgré les mauvaises performances fournies par son ailier de 26 ans, Claude Puel continue de lui accorder sa confiance, à en faire grincer des dents les supporters. L’inefficacité criante du stéphanois est un problème tant on sait le rôle qu’il possède et l’impact qu’il a sur la physionomie de son équipe. Or, au cours du match face à Nice (victoire 1-0), il tire 5 fois, mais ne cadre pas une seule de ses frappes, et va même se permettre de rater une superbe tête à bout portant sur un bijou d’Adil Aouchiche à la 75ème minute. C’est alors à se demander si Denis Bouanga n’est pas devenu un fardeau pour l’ASSE. Face à Nantes (match nul 1-1), il tire 6 fois, en cadrant la moitié de celles-ci. Cherchant absolument à marquer un but symbolique pour lui, il joue de plus en plus avec des œillères, n’impliquant pas ses coéquipiers à la finition, comme l’occasion de but qu’il gâche ce week-end en première mi-temps face à Nantes, en voulant terminer son action lui-même, oubliant totalement Aouchiche à sa gauche, seul face au gardien. Alors, on vient à se questionner sur la raison d’un tel « totem d’immunité » offert par Puel à son joueur. Il est très souvent (voire tout le temps) privilégié aux autres offensifs du club même si son rendement est presque inexistant cette saison puisqu’avec ses 1639 minutes, il est loin devant Hamouma et ses 1330 minutes ou bien Adil Aouchiche et ses pauvres 1142 minutes, lui qui est pourtant omniprésent récemment. Malgré cela, la faible concurrence en attaque du côté stéphanois pourrait expliquer les problèmes du gabonais, affaire à suivre désormais avec l’arrivée d’Anthony Modeste.

Bien sûr, tout n’est pas à jeter. Sur les deux dernières confrontations (Nice puis Nantes), malgré la vendange offensive, Denis Bouanga s’est créée plus d’occasions qu’il ne l’avait fait en ce début de saison. Peut-être qu’un simple but pourrait s’avérer précieux, pour potentiellement lancer (enfin) sa saison. En tout cas, si les verts veulent sécuriser au plus vite leur maintien dans l’élite, cela passera par un réveil de leur atout offensif numéro 1.

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer